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Partager un quotidien harmonieux avec son animal est le souhait de tout propriétaire de chien. C’est pourquoi il lui demande de s’adapter à ses besoins, ses envies, son rythme de vie et ses cycles d’activité, de sommeil et de repas. Il attend du chien qu’il obéisse au moment exact où il le désire, qu’il s’arrête net dans une course effrénée après un gibier, qu’il renonce à une rencontre canine impromptue, qu’il réponde instantanément aux ordres « assis, couché », etc. Ce faisant, il lui demande d’aller contre sa propre nature, de refouler ses besoins et ses instincts. L’éducation du chien est indispensable, c’est au propriétaire que revient la tâche de lui apprendre à ne pas faire ses besoins dans la maison, à ne pas monter sur les tables… Et pour réussir cette éducation, il doit comprendre et accepter les comportements de son animal, en sachant qu’il peut lui arriver de développer des comportements gênants (aboyer de manière intempestive, s’en prendre aux rideaux ou aux fauteuils du salon, etc.).

Obéissance, éducation et comportement canin sont trois éléments différents mais nécessairement liés.

l’état psychocorporel en question. Le conditionnement doit être utilisé de façon positive. Chaque fois que le chien répondra à la demande du propriétaire par l’action qui convient (poser son postérieur au sol quand il entend « assis »), il sera félicité et récompensé (friandises, voix, caresses, jeux). Ainsi, il assimilera le fait que réagir à telle sollicitation de son propriétaire par tel comportement entraîne une gratification ; au fil du temps, il reproduira facilement cette action conditionnée que l’on nomme obéissance.

Obéir, c’est se soumettre à quelqu’un, en se conformant à ce qu’il ordonne ou défend. L’obéissance d’un chien passe par le conditionnement, c’est-à-dire un processus qui fait qu’un être vivant confronté régulièrement à la même stimulation, ayant les mêmes effets physiques ou psychiques, finira par produire ces effets au simple signal de la stimulation. Il suffit même de l’annonce de l’événement pour que l’individu entre instantanément dans
Éduquer, c’est former, élever, en développant les facultés physiques et intellectuelles afin de permettre au sujet de vivre conformément aux bons usages de la société. C’est ce que fait la mère des chiots, elle prépare ses petits aux usages d’une société canine. À huit semaines, le chiot va être projeté dans un monde et une société nouveaux et inconnus, il va donc falloir le préparer, le guider dans cette seconde éducation.

Pour le chien, les bons usages de notre société ne sont pas naturels. Il ne donne pas de valeur à un canapé ou un tapis. Pourtant, son propriétaire va exiger de lui qu’il s’adapte très rapidement à ses attentes, sans toujours prendre en compte la réalité de son animal :
Le chien ne doit pas détruire son intérieur.
Mais a-t-il assez de sorties ? Combien de temps reste t-il seul ? A-t-il suffisamment d’activités mentales et physiques en rapport avec son âge, son tempérament et sa morphologie ?

 

Il doit dormir dans le lieu que le propriétaire a choisi pour lui.
Encore faut-il que le lieu choisi soit adapté aux besoins du chien.
Il doit faire ses besoins où le propriétaire le décide.
Mais pour cela, le chien a besoin de renifler des odeurs de congénères, et le substrat pour éliminer est également important en fonction de l’histoire de l’individu.
Il ne doit pas aboyer toute la journée mais prévenir les propriétaires en cas d’effraction.

Peu de chiens sont capables d’honorer cette demande.
Il doit être sociable avec tous les chiens. Il peut arriver à un chien de ne pas apprécier un individu, il a pour cela des raisons canines valables mais invisibles pour le propriétaire. Toutefois, si le travail de l’éleveur et du propriétaire est bien mené, le chien appréciera ses congénères.
Il doit être familiarisé à tous les humains et à toutes les autres espèces qu’il pourrait rencontrer (le futur chat de la maison, par exemple) et il doit bien se comporter quand le propriétaire l’amène chez des amis.
C’est possible à condition que le chiot ait été préparé chez l’éleveur et que le propriétaire entretienne cette familiarisation avec l’aide indispensable d’un professionnel canin.

La liste est si longue qu’il n’est pas difficile de comprendre que le chien ne pourra en aucun cas répondre à toutes ces exigences parfois surréalistes.Quant au comportement, il est défini comme l’ensemble des réactions observables chez un individu placé dans son milieu de vie et dans des circonstances données. L’origine, la fonction et le développement des comportements dépendent à la fois des interactions avec l’environnement et de l’héritage *phylogénétique de l’espèce (*évolution, à travers les générations, d’une espèce. Certains comportements se construisent au cours de l’évolution d’une espèce, le plus souvent en réaction à un changement du milieu, dans un processus adaptatif).

Les comportements fondamentaux sont les comportements alimentaire, sexuel, maternel, social, d’agression, de défense ou fuite, et *d’inhibition (*blocage, arrêt ou ralentissement d’un mécanismeavec perte de réactions ou d’initiatives) de l’action lorsque la lutte ou la fuite sont impossibles. Un comportement qui fait partie du répertoire, des codes de l’animal peut être dérangeant pour l’humain, qui évoquera alors un « problème de comportement », car il n’est pas tolérable pour notre vie en société.

Un client est venu me consulter un jour parce que son jack russel, vivant en appartement, avait détruit l’accoudoir du canapé pour y cacher des os et des jouets. Problème de comportement ? manque d’éducation ? manque d’obéissance ?

Le chien n’avait fait que reproduire un comportement normal pour ce chien de terrier ; n’ayant pas de terre pour creuser, il avait trouvé une solution adaptative à son besoin en creusant l’accoudoir et se l’attribuant comme terrier. Pour autant, son propriétaire ne pouvait bien évidemment pas accepter de le voir détruire ses meubles.
Un autre chien allait en séance d’obéissance tous les samedis pour ne plus tirer en laisse. Pendant la séance, il exécutait parfaitement l’exercice, mais une fois rentré chez lui, il recommençait à tirer sur sa laisse. Manque d’obéissance, manque d’éducation, problème de comportement ?

Chaque samedi, ce chien se trouvait dans le même lieu, dans les mêmes conditions, répétées semaine après semaine. Il réussissait l’exercice car il était conditionné dans un contexte et une situation bien précise, mais il n’avait pas la capacité de généraliser ce comportement à toutes les sorties.

Chaque propriétaire de chien a des attentes différentes envers son animal et il est de sa responsabilité de faire le nécessaire avec l’aide d’un professionnel canin pour avoir un bon relationnel avec son animal. De ce bon relationnel, découlera un bon contrôle et, donc, un chien disponible pour l’obéissance (rappel, assis, couché, pas bouger, marcher en laisse sans tirer), un compagnon bien éduqué qui saura s’adapter à la vie en société (ne pas sauter sur les visiteurs, ne pas monter sur les tables, faire ses besoins à l’extérieur), sans comportements gênants ou dérangeants pour le propriétaire et autrui (aboiements intempestifs, destructions, marquage urinaire).

La vie en communauté implique toujours des règles à respecter. Et même si le chien ne peut comprendre nos règles et leur sens, il doit se conformer à nos attentes et besoins afin d’avoir sa place dans nos foyers. Les propriétaires doivent exiger de lui de refréner certains comportements, et obtenir des conditionnements, de l’obéissance dans certaines situations. C’est le prix à payer pour qu’il soit accepté et apprécié dans notre société. C’est à ce prix qu’il peut partager nos vies. Et pour peu qu’on l’y aide, il y réussit parfaitement. Quel animal formidable capable de s’adapter à nos rythmes alimentaires (horaires variables pour certaines familles), à nos rythmes de sommeil (différence entre l’horaire du lever en semaine et en week-end), les heures de sorties (certains chiens attendent de 23 heures jusqu’après le petit-déjeuner et la toilette de leur propriétaire pour leur première sortie hygiénique ; le propriétaire en question serait-il lui-même capable de cette prouesse ?).

S’il ne se montrait pas aussi coopératif, le chien ne pourrait pas partager nos vies. Il est donc important qu’il possède le maximum des compétences requises pour une vie harmonieuse auprès de l’humain. L’éducation et l’obéissance doivent être adaptées et toujours respectueuses de l’animal. Le travail doit être personnalisé, chaque chien est un individu à part entière et il faut adapter le travail en fonction du couple propriétaire-chien. Éduquer, c’est être le guide, montrer comment faire, mais ne pas imposer par la force physique.

L’obéissance, l’éducation et la connaissance du comportement du chien sont tous trois indispensables, il s’agit tout simplement d’une affaire de communication entre le propriétaire et son animal. L’important est de le faire avec beaucoup de respect, d’établir avec lui un mode relationnel de qualité, de faire l’effort d’apprendre son langage et ses codes, sa communication, apprendre à le connaître en tant que chien unique et réunir toutes ces connaissances pour l’amener à vivre en harmonie avec nous. Apprendre à communiquer pour mieux l’aimer. Le professionnel canin peut vous apporter son aide dans cette démarche.